Voici un type d’article que je n’ai pas l’habitude d’écrire et je n’aimerais surtout pas paraître dogmatique en le faisant. Alors surtout, si tu me trouves pompeusement chiante à écrire ce genre de choses, n’hésite pas à me le dire 🙂
Pendant les vacances, on invite souvent les copines des filles à venir jouer et/ou dormir à la maison. Rien d’exceptionnel tu me diras, mais est-ce que toi aussi ça te frappe fort-fort-fort de voir le décalage qu’il peut y avoir entre l’éducation que tu proposes à tes enfants et celles de leurs copains ?
Et je ne te parle pas seulement de politesse – ou du petit garçon qui a fait pipi dans un gobelet en plastique pendant l’anniversaire auquel ma fille était invitée la semaine dernière – non, parce que la plupart des amies des filles sont très polies, très gentilles, avec des parents sympas et tout – ceci dit, je ne connais les parents du petit garçon au gobelet.
Mais alors concernant des valeurs qui, à moi, me paraissent essentielles et que j’essaie de transmettre à mes enfants pour qu’elles deviennent des adultes respectueuses de la nature et des êtres vivants, leurs amis, pour la plupart, semblent n’en avoir aucune notion. QUE DALLE, rien, nada, des clous !
Soyons clairs, je ne demande pas à ce qu’on formate chaque enfant en mini activiste Greenpeace ou qu’on les traumatise en leur faisant regarder des vidéos de L214, mais quand même, les gens, vos enfants ont droit à un minimum d’information. On ne peut pas les laisser croire que la nourriture qu’ils mangent, les vêtements qu’ils portent, les produits avec lesquels ils se lavent, les jouets avec lesquels ils jouent arrivent, comme ça, joliment emballés sur les rayonnages des grands magasins sans aucun impact humain, animal ou environnemental.
Ils ont le droit de savoir d’où vient ce qu’ils consomment, comment c’est fabriqué, ce que ça va devenir une fois que eux n’en auront plus besoin. Progressivement et en douceur, leur donner les moyens de faire des choix conscients.
Là, tu me diras : « Oui, mais si les enfants ne sont pas sensibilisés, c’est que les parents ne le sont pas non plus. » Oui et non. D’accord, il y a une partie de la population mondiale qui n’a pas accès à ce type d’information. Mais ce n’est pas le cas en France, ce n’est plus le cas à l’ère d’Internet et de l’omniprésence des médias. En France, le plus souvent, si on ne sait pas c’est qu’on a fait le choix de ne pas savoir. Et si tu fais le choix de ne pas savoir, tes enfants doivent pouvoir faire le choix contraire. Après, s’ils s’en foutent, ce sera leur choix. Mais tu sais quoi ? En général, les enfants ne s’en foutent pas.
Voilà, je blablate, je blablate et je n’ai toujours pas dressé la liste de ces 5 choses que les amis de mes filles ne savent pas et que j’aimerais que leur parents leurs disent.
Elles proviennent de 5 comportements, questions ou remarques qui m’ont interpellés durant ces deux semaines de vacances.
1/ La nourriture n’est pas à usage unique.
Imagine ma tête. On est à table, je me lève pour répondre à la porte d’entrée, je reviens dans la cuisine et là, je vois une des copines au-dessus de la poubelle avec son assiette et qui me dit, avec le sourire : « C’était très bon mais j’en avais trop ».
Elle avait tout flanqué à la poubelle. Direct. Une demi pizza individuelle (faite maison avec amour et une tronche de momie parce que c’était Halloween, mais ce n’est pas le sujet), la portion de salade verte qu’elle avait demandée. Tout dans la poubelle. Direct.
A-t-elle pensé à demander si une des copines voulait un bout de sa pizza ? Nooon.
A-t-elle pensé qu’elle pouvait mettre une partie de son assiette dans le pot à compost ? Nooon.
Non, parce que chez elle, quand on n’en veut plus, on jette.
Ma louloute, peut-être que si on t’apprenait tout le temps, les ressources et l’énergie qu’il a fallu pour que cette nourriture arrive dans ton assiette, tu la respecterais davantage. On pourrait aussi t’apprendre que quand on n’en veut plus, on peut soit partager, soit mettre dans un tupperware pour le prochain repas. Et on pourrait encore te dire que si toi-même tu ne veux plus t’en nourrir d’autres petits organismes peuvent s’en régaler et que le compost servira à faire pousser de super fraises au printemps prochain.
2/ Un vêtement pas cher pour toi a coûté très cher à quelqu’un d’autre.
Ha, le début de l’adolescence, l’envie de trouver son style, la frénésie de fringues… Et « Pourquoi tu ne veux pas que (Grande Poupette) vienne avec nous chez (magasin de fringues pas chères du tout pour jeunes filles) ? »
Parce que, vois-tu, les t-shirts à 5€ que tu achètes toutes les semaines chez (magasin de fringues par chères du tout pour jeunes filles) sont probablement fabriqués au Bangladesh ou en Chine par des femmes, voire des enfants, travaillant dans des conditions extrêmement difficiles pour 60€ par mois. Oui, on peut appeler ça de l’esclavage.
Et le t-shirt que tu achètes 5€, la marque l’achète quelques centimes seulement à l’usine où il a été fabriqué. Oui, on peut appeler ça du pigeonnage.
Donc, je voudrais t’expliquer que tu serais tout aussi jolie avec moins de vêtements mais de meilleure qualité. Que tu peux lire les étiquettes avant d’acheter et que, si le made in France est plus cher, tu peux trouver des vêtements tout à fait abordables et fabriqués dans des pays qui respectent davantage l’être humain, comme le Portugal.
3/ Tous les cosmétiques ne sont pas fantastiques.
Oui, je sais, la pub à la télé t’a dit que la crème truc allait te rendre ta peau de bébé en une application et qu’avec le shampooing machin tu aurais un chevelure de licorne.
Oui, mais non. La plupart des cosmétiques que tu vois à la télé sont blindés de silicones et de perturbateurs endocriniens qui, au mieux te boucheront les pores et te fileront encore plus de boutons, ou encore rendront tes cheveux secs et cassants à long termes, au pire te fileront un cancer. A peu près.
De plus, il faut que tu saches que dans les pubs à la télé, les peaux sont photoshopées et les cheveux brushés, lissés, glossysés. Que les filles pour les pubs de mascaras portent des faux-cils et que les make up ont été réalisés par des maquilleurs pros et avec d’autres produits, pros eux aussi. Bref, on te ment.
Mais je veux te dire qu’il existe un tas de produits bien plus sains, des cosmétiques naturels qui ne mentent pas et te rendront jolie bien plus longtemps que si tu t’agresses avec des cochonneries.
4/ Les tests cosmétiques sur animaux existent toujours et ils ne consistent pas à mettre du rouge à lèvres à des lapins.
« Mon père a vu une vidéo de laboratoire où ils appliquaient du rouge à lèvres sur les fesses des lapins ! » m’a dit une des copines après m’avoir demandé pourquoi tous les produits étaient bio dans la salle de bain et que je lui ai expliqué qu’on préférait éviter les substances chimico-cracras et les produits testés sur animaux.
Non ma choupette, dans les labos, on ne fait des blagounettes aux lapins en leur peignant le derrière.
Dans les labos, on teste des choses comme la dose létale d’un ingrédient, c’est-à-dire qu’on donne un ingrédient à plusieurs dosages différents à un animal et on regarde à quel dose il en meurt.
Et ça, c’est la partie soft, mais mon but n’est pas de filer des cauchemars aux jeunes filles déjà perturbées par la puberté.
Je lui ai quand même expliqué que de nombreuses marques ont cessé de tester leurs produits sur les animaux, et que c’est merveilleux. Que l’Europe a interdit en 2013 la commercialisation de produits dont les ingrédients ont été testés sur les animaux, et que c’est un énorme pas en avant.
MAIS que le principe est biaisé. Que pour faire court, plus la marque est grosse, plus le risque de tests sur animaux est fort. Pourquoi ? Parce que si une marque veut s’implanter à l’international, elle doit respecter la législation du pays dans lequel elle s’implante. Si on prend le cas de la Chine, les tests sur animaux sont obligatoires pour pouvoir y commercialiser des cosmétiques. Les choses sont en train de changer, même en Chine, mais tout doucement et les tests sur animaux sont encore une réalité pour de nombreuses marques.
Donc, principe de précaution, vérifie sur les emballages qu’ils portent la mention « Non testé sur les animaux » ou « Cruelty free ».
5/ Les objets sont plus heureux en-dehors du placard, du garage ou de la poubelle.
« Pourquoi vous faites une braderie ?!? »
Parce que les objets ont droit à une seconde vie après nous ! Alors, quand nos filles ne jouent plus avec certains jouets ou ne portent plus certains vêtements, quand nous n’avons plus besoin de tel ou tel autre objets, on a 3 options privilégiées et la poubelle n’en fait pas partie.
Pour choisir ce qu’on fera d’un objet dont on ne veut plus, on répond à une question : Est-ce qu’il est encore en bon état ?
- Non -> On le dépose dans un point de collecte où il partira pour le recyclage.
- Oui -> On le vend ou on le donne.
Les critères de choix entre la vente et le don peuvent être multiples et dépendent du moment : la valeur de l’objet, est-ce qu’on peut le stocker en attendant une braderie ou est-ce qu’il doit partir vite, est-ce qu’on connaît quelqu’un qui en aurait besoin ?…
Chacun fait en fonction de ce qui lui convient le mieux mais, à moins qu’il s’agisse d’un objet qui a une grande valeur sentimentale pour toi, il sera toujours mieux chez quelqu’un d’autre, à qui il est utile, qu’au fond de ton placard, ton garage ou ta poubelle.
Voilà, la liste pourrait être encore longue mais c’est déjà intense pour deux petites semaines et un seul article 🙂
Il y a encore du boulot avant de sauver le monde :-/
J’ai du mal à accepter que dans notre société « civilisée », avec tous les enjeux climatiques et sociétaux de notre époque, une majorité d’adultes, éduqués et informés, ne parle pas de ces choses-là à leurs enfants, qu’on ne leur donne pas dès le plus jeune âge les clés qui leur permettront de faire des choix responsables et qu’on ne leur explique pas qu’à leur échelle ils peuvent déjà contribuer à rendre le monde plus beau et plus juste.
Est-ce qu’on peut encore décider de s’en foutre et décider pour nos enfants qu’ils s’en foutront aussi ?
Et toi, qu’est-ce que tu voudrais dire aux copains de tes enfants ?
Hello ! Mpi je trouve très sympa ce ype d’articles, tu dis tout haut ce qu’on oense tout bas.. ce qui me choque le plus c’est le fait de jeter la moitié de l’assiette à la poubelle ! Peut-être que les parents de la petite en question aiment jeter l’argent par les fenêtres ? Sans parler du fait que certaines personnes n’ont pas à manger tous les jours..
Pour le reste, beaucoup n’ont toujours pas changé pour des cosmétiques bio ou des astuces zéro déchet malheureusement.. une amie m’a dit une fois » c’est pas grave si le shampoing est pas bio, ça lui rend les cheveux doux ! ». Il ne faut pas le prendre pour nous, chacun aura son déclic à un moment différent de sa vie car nous n’avons pas tous les mêmes sensibilités.. c’est triste mais c’est comme ça ! On ne peut pas changer le monde et je trouve ça génial si tu arrives à éduquer tes enfants comme ça !
Bise,
Claire
Oui, parfois il y a de quoi s’arracher les cheveux, mais je suis une rêveuse, je pense qu’on réussira un jour à changer le monde 🙂
Merci pour ce que tu fais, c’est grace à des personnes comme toi que l’on parviendra à changer le monde. Je suis au lycée et je suis tous les jours choquée de voir la quantité de nourriture jetée malgré les quelques efforts fournis par l’établissement (par exemple, des pains plus petits pour moins de gâchis). J’ai aussi été marquée par le nombre de fois où j’ai vu une personne hésiter à jeter une partie de son repas et qu’une autre personne lui disait «De toute façon, on s’en fiche, que tu le jettes ou pas, ça ne nourrira pas les gens qui meurent de faim» Au secours ! Des histoires de ce genre, j’en ai tous les jours et je n’en peux plus !
J’ai pour ma part été éduquée à ne pas gaspiller, à faire attention à ce que j’achète et si un jour j’ai des enfants, je compte bien les éduquer de la sorte.
La fille qui veux changer le monde.
Merci pour ton commentaire 🙂 Il faut continuer à semer des petites graines de bon sens et je suis sûre que la prise de conscience va continuer à prendre de l’ampleur. Il y a encore pas mal de boulot, c’est vrai, mais je veux croire qu’on va dans la bonne direction 🙂
Je me sens un peu moins seule en lisant cet article! Parfois je me décourage et je me dis » à quoi bon? « . On met des choses en place à la maison et quand on regarde autour de nous… C’est parfois décourageant.
Quand je commence à baisser les bras, mes enfants sont là pour me rebooster avec leur petites remarques: « Maman il est trop bon ton gâteau » ou « Il y a des papiers en forêt, maman on prend un sac et on les ramasse? »
Alors oui finalement, tout ça, ça vaut le coup, pour eux!!! Ils deviendront ensuite des exemples à suivre!!